La majorité des sondés exprime leur satisfaction pour certains aspects du confinement : un recentrage sur leurs envies et leurs proches. Le long confinement a également des répercussions sur l’attitude et l’aspiration des salariés. Ils expriment une inquiétude devant l’injonction de rattraper le retard accumulé durant leur confinement ou leur chômage partiel. Une interrogation existentielle sur l’intérêt de reprendre un rythme qu’ils jugeaient trop intense. Dans le contexte particulier du risque sanitaire qui durera encore plusieurs mois, de nombreux salariés doutent encore que l’entreprise puissent les protéger.
Le déconfinement s’annonce donc comme un exercice bien plus complexe que le confinement
Entre l’enjeu de relancer rapidement l’économie avec une dette publique en forte hausse, une crise de trésorerie et/ou d’activité de nombreuses entreprises, le processus va être long et l’engagement et la productivité des personnels ne seront pas ceux du “jour d’Avant” pour de nombreux mois.
Alors que l’entreprise demande un engagement particulier de ses collaborateurs pour la reprise, un certain nombre de salariés remontent dans les sondage l’accroissement de leur charge mentale et des risques psychosociaux durant le confinement, notamment les femmes. Une charge mentale et une fatigue qui disparaîtront lentement pour celles et ceux qui l’ont éprouvé.
Beaucoup évoquent enfin le Boulot Blues du retour vers leur site de travail :
De nombreux appels à un changement pour le Jour d’Après.
Face à ces ressentis et ces constats, nous avons vu de nombreux appels à un changement pour le Jour d’Après. Ces appels au changement sont le plus souvent en faveur d’une plus grande justice sociale, environnementale et fiscale. Avec des campagnes-choc comme le Mouvement, des appels pour laisser davantage de confiance à l'expérience du travailleur et à l'obligation de conclure sur la gestion de l'emploi et des compétences, la santé et la sécurité au travail ou encore la politique RSE et pas simplement à négocier. L’appel Plus jamais ça pour une création massive d'emplois socialement et écologiquement utiles ou France Stratégie pour son séminaire Soutenabilités qui pense un nouveau modèle soutenable, notamment à partir des différentes vulnérabilités que l’épidémie a révélées. Citons enfin le jour d’après du Parlement Ouvert qui interpelle le monde du travail que nous voulons pour demain comme nous le disions dans notre 1ère Web conférence ?
Dans cette période qui oppose au lieu de rassembler les intérêts des personnels et des entrepreneurs d’aventure humaine, il y a aussi des appels pour soutenir les startup qui contribuent à améliorer le quotidien de la population en besoins essentiels ou pour stigmatiser une nouvelle fois les consensus certes datés de compromis sociaux et de la négociation sociale.
Les transpositions graduelles de l'écologie en droit sont le résultat d’une poussée sociétale structurelle.
La Loi Pacte instaure en 2019 la définition de la raison d’être avec son impact sociétal et le Conseil constitutionnel affirme un mois et demi avant le confinement « la protection de l’environnement comme un objectif de valeur constitutionnelle » dont le législateur doit en assurer la conciliation avec la liberté d’entreprendre.
Christian de Perthuis évoquait que 2020 pourrait être l’année du pic de CO2 pour la Chine comme 1973 le fut pour l’Europe ou la chute du Mur pour le “bloc de l’Est”. 2020 démarre donc vraiment le compteur d’un Green New Deal. Il est certes mondial ou européen.
Le Green New Deal est surtout local. Entreprise par entreprise, geste par geste.
C’est tout l’enjeu d’en faire un objet de dialogue autour du travail. c’est tout l’enjeu de notre webinaire sur la nouvelle hiérarchie de valeurs dans le monde du travail. Soyez nombreux pour apporter vos témoignages, poser vos questions ou interpeler nos invités demain à 11:00 en vous inscrivant ici.
Photo de Jeremy Thomas sur Unsplash.
